Test de Just Cause 3

Après une semaine de lancement aussi chaotique que les dernières missions du jeu sur fonds d’innombrables bugs bloquants et d’optimisations faites à la va-vite sur console, Just Cause 3 s’est finalement doté de plusieurs patchs correctifs publiés en vitesse par les équipe d’Avalanche. Un ajustement nécessaire qui offrait enfin, quelques semaines après la sortie, la possibilité d’apprécier à leur juste valeur les qualités de ce défouloir géant. Pyrophobiques, s’abstenir.


Je n’ai jamais été un grand amateur des jeux bac à sable aux ambiances exagérément déjantées, probablement parce que j’ai toujours ressenti le besoin d’être confronté à des univers réalistes, futuristes, ou d’heroic fantasy pure et dure pour me motiver. Pour une raison que j’ignore, ce troisième effort, le premier sur les consoles de cette génération, me semblait un peu plus séduisant. Pourtant, les scénaristes de Just Cause 3 ont clairement balayé leur sujet. Sans aucun effort de contextualisation, et après deux ou trois dialogues vites expédiés, le héros Rico est plongé dans une terrible lutte contre la dictature qui règne à Medici. Sa mission ? Libérer cet archipel méditerranéen des griffes de Sebastiano Di Ravello, en enchaînant frénétiquement les objectifs répétitifs dictés par ses petits camarades à travers un talkie walkie. C’est seulement après sa libération — qui passe par la destruction de tous les stigmates de la dictature en place — qu’une zone vous laisse enfin profiter de l’ensemble de ses charmes, à commencer par les missions principales, sans véritable intérêt et à l’humour trop caricatural pour être accrocheur. En fait, les développeurs semblent avoir conservé tous les atouts de la série sans avoir pris la peine de les adapter à la composante essentielle de cette suite : l’open world.

Une fois que l’on accepte l’idée d’enchaîner les missions sans broncher, Just Cause 3 se révèle particulièrement agréable à jouer. La promesse est tenue : c’est un véritable exutoire comme il en existe peu. Pas question de miser sur l’infiltration ou la stratégie pour éliminer les hordes d’ennemis lourdement armés : grappin, mitrailleuses, explosifs et silo d’essence bien remplis sont vos seuls alliés. Et si la conquête de certaines régions (notamment les forteresses hissées en haut des collines) nécessite un semblant d’organisation, les détonations en chaîne restent le meilleur moyen de remplir son objectif. Assez rapidement, le jeu gagne en verticalité : avec le parachute, d’abord, mais aussi grâce aux nombreux véhicules à disposition. Les hélicoptères de combat disséminés un peu partout sur la carte sont un vrai régal en matière de sensations et de physique. Il m’arrive encore d’allumer ma console de temps à autres pour m’envoyer en l’air, juste pour le plaisir. Difficile également de résister à l’irrésistible envie de sauter du haut des montagnes les plus vertigineuses de la carte pour tenter de battre le record de chute libre établi par l’un de vos copains en ligne. En cela, le level design du jeu excelle, et procure un véritable sentiment de liberté.

Avec ses jolis environnements et ses explosions à ne plus savoir qu’en faire, il fallait bien quelques compromis pour assurer à Just Cause 3 une fluidité exemplaire en toutes circonstances. Malheureusement, si les terres de Medici offrent des panoramas variés, allant des bucoliques champs de lavande aux criques paradisiaques, ils restent tristement déserts lorsque l’on s’éloigne des villes dans lesquelles se déroulent les missions principales. Un constat bien amer quand on sait à quel point les déplacements au sol manquent cruellement de pêche. Côté optimisation, il faut souligner que la version 1.02 sur PlayStation 4, utilisée pendant la vingtaine d’heures de jeu nécessaire pour boucler l’aventure, souffrait de longs chargements (30 secondes en moyenne après un écran de Game Over). Le tout dernier patch proposé début mars optimise ces performances, mais apporte de nouveaux problèmes en matière de framerate. Une chose est sûre, il faudra probablement encore quelques mois à Avalanche pour maîtriser pleinement le développement multi-plateforme. Peut-être pour un prochain jeu AAA ?

Envoyer un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.