Test de Mario Kart 7

Pas besoin d’être un brillant analyste pour remarquer que Nintendo a eu quelques difficultés à convaincre le marché occidental avec la Nintendo 3DS. Jamais le constructeur n’aura connu un tel échec l’obligeant immédiatement à baisser le prix de vente de sa console. La pente remonte progressivement avec l’arrivée des jeux les plus attendus, Super Mario 3D Land et Mario Kart 7. Impressions sur une recette de grand mère remise au goût du jour.


Jusqu’à Noël, je considérais Super Mario 3D Land comme le jeu de la Nintendo 3DS utilisant le plus habilement la stéréoscopie, j’ai bien peur qu’il se soit fait détrôner par cette nouvelle cartouche qui sent bon l’asphalte brûlant. Sans être trop prononcée, la 3D apporte des rondeurs et une notion de volumes très agréable dont il est difficile de se passer par la suite. Cette profondeur ne gêne en rien la fluidité, au contraire elle gomme efficacement le léger aliasing qui tache certains éléments du décor. Parmi les trente-deux circuits, même les environnements les plus datés transpirent la fraîcheur malgré quelques textures obsolètes. D’autres, comme le Souk Maskass ou le Lagon Cheep Cheep, séduisent davantage grâce leur palette de couleurs vives, tandis que la Piste Musicale restera l’expérience mélodique la plus marquante de cette itération. Si certains personnages du casting sont incontestablement fades, la réalisation du titre est irréprochable.

Chaque Mario Kart s’accompagne théoriquement de nouveautés qui enrichissent le système de jeu. Malheureusement, depuis l’étonnant Mario Kart Double Dash!!, ces innovations sont anecdotiques. Dans Mario Kart 7, les véhicules peuvent désormais explorer les fonds marins et prendre leur envol grâce aux deltaplanes, déclenchés au passage d’un tremplin de couleur bleu. Inutile dans des pistes comme le Circuit Mario de la Super Nintendo ou le Château de Bowser du Game Boy Advance, ce nouvel accessoire se révèle plaisant à prendre en main sur des terrains plus nivelés, le Mont Éblouis en tête. Le karting flotte avec élégance dans les airs, profitant par la même occasion d’une accélération qu’il est indispensable d’optimiser pour briller en société. On trouve également parmi les rares nouveautés la queue de tanuki, inintéressante, ainsi que la fleur qui offre la possibilité de balancer quelques boules de feu devant comme derrière. L’atout 7, auréole d’objets choisis au hasard, fait aussi son apparition, mais n’est distribué que très rarement par les boîtes mystères. Là encore, le principe est discutable, car ce sont les champignons de vitesse et l’étoile d’invincibilité qui conservent le statut de Saints Graals dans cet épisode.

Finalement, le véritable intérêt de Mario Kart 7 réside dans sa durée de vie et la dose d’amusement qu’il procure pendant toute la compétition solo comme en multijoueur. Finir en tête du classement avec trois étoiles pour chacune des coupes en 50, 100, 150cc ainsi qu’en mode miroir demande de nombreuses recharges de batterie, de la patience et des nerfs solides. Sans compter la récolte des 5 000 pièces qui permettent progressivement de gagner de nouveaux éléments pour les véhicules. Même sur Nintendo 3DS, Mario Kart reste le jeu le plus frustrant et le plus injuste de toute l’histoire du jeu vidéo. À moins d’être une crapule et de profiter des quelques glitchs qui ont échappé à Nintendo, la technique et la connaissance des circuits ne suffisent pas. À tout moment, la coquille bleue du suédois qui se traîne depuis le début de la partie en ligne peu s’abattre sur votre égo. Passer bon dernier de la sorte est une humiliation insupportable, mais c’est probablement ce qui rend la série aussi séduisante malgré l’absence de prise de risque.

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