Test de Mini Motorways

Le succès d’estime de Mini Métro, publié pour la première fois en 2015 puis décliné sur plusieurs plates-formes dont la console transportable de Nintendo, a donné des ailes à Dinosaur Polo Club, qui, à défaut de décliner le concept dans les airs, sort des sous-sols crasseux du métro pour conquérir la terre ferme. Préparez le goudron, faites le plein de Sans Plomb et chargez votre Switch : Mini Motorways va vous en faire voir de toutes les couleurs.


Il n’y a probablement rien de plus agaçant qu’être coincé sur le périphérique parisien un dimanche soir à 19h30, sans itinéraire alternatif pour rejoindre son lit douillet avant de reprendre le boulot le lendemain. Dans Mini Motorways, on s’improvise ingénieur en génie civil, non pas pour construire les villes les plus esthétiques possible, mais pour garantir à nos concitoyens une circulation routière fluide en toutes circonstances. Dans ce city builder minimaliste, l’arsenal reste rudimentaire : des blocs de route, des ponts, des tunnels, des ronds-points, des feux tricolores, tous en nombre limité et, en de rares occasions, des autoroutes qui sonnent souvent comme le Saint Graal étant donné qu’elles peuvent surplomber les infrastructures et immédiatement sortir le joueur d’une situation critique.

Car s’il est d’apparence assez chill, Mini Motorways est un puzzle game de plus en plus exigeant, divisé en niveaux (de grandes villes du monde comme Dubaï, Los Angeles ou Beijin) à la topologie inchangée d’une partie à l’autre mais au développement généré de façon procédurale. À intervalles réguliers, de nouvelles petites maisons et de nouveaux entrepôts de couleurs différentes s’ajoutent à la carte. Le joueur doit alors les relier entre eux de sorte à créer un schéma de circulation fluide. Pour cela, la solution la plus efficace est ce que les joueurs anglo-saxons appellent l’extreme segregation, ce qui en dépit d’une connotation affreuse dépeint assez bien la stratégie gagnante qui consiste à ne jamais au grand jamais croiser les routes de populations différentes, quitte à faire d’insupportables détours. C’est assez facile en début de partie, mais cela devient beaucoup plus complexe quand le stock de route s’amoindrit ou que le bordel ambiant empêche tout nouveau détour. Les ronds-points se révèlent assez efficace pour limiter les bouchons dans les intersections les plus fréquentées, mais je cherche encore l’utilité des feux, qui dans toutes mes parties ont créé de longues files d’attente conclues par un Game Over.

Les règles du jeu sont enfantines, la jouabilité est excellente, à la manette comme en tactile, et le challenge sans cesse renouvelé par la présence de missions quotidiennes et hebdomadaires. Addictif à souhait, Mini Motorways est également un bon moyen de s’amuser en duo, même si le jeu ne propose pas de mode multijoueur. Visuellement, on explore une vaste palette de couleurs pastel aussi apaisantes que la bande-son discrète signée Disasterpiece, ainsi qu’une interface épurée, des options d’accessibilité et un mode nuit bienvenu. Sur Switch, quand la ville fourmille et que les embouteillages s’accumulent, la construction de nouvelles portions de route peut occasionner quelques saccades disgracieuses, mais pas gênante. C’est sûrement le prix à payer pour emporter Mini Motorways partout, sans passer par la case Apple Arcade qui en avait jadis l’exclusivité.

Envoyer un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.