Test de Marvel’s Spider-Man Remastered

Adolescent, je vouais un culte absolu aux comics Spider-Man, probablement influencé par le film de Sam Raimi sorti en juin 2002. Un mois plus tôt — c’était un mercredi après-midi — j’embarquais ma mère dans une maison de presse pour qu’elle m’achète le numéro 28 de la publication française. Marvel et Panini Comics avaient été malins : ce numéro, « Vocation », était présenté comme un nouveau départ idéal pour accueillir les jeunes lecteurs. J’ai religieusement suivi les aventures de Peter Parker et collectionné les fascicules chaque mois jusqu’en 2007, année où « Civil War » est venu bouleverser toutes les sagas Marvel. Mais il y a un autre événement qui a sournoisement déclenché cette addiction deux ans plus tôt, car dès 2000, Neversoft et Activision sortaient sur PS1 le jeu culte Spider-Man d’une fidélité hallucinante, porté par une 3D très chic pour l’époque et une sensation de liberté absolue. Ce sont ces feelings que je souhaitais retrouver en plongeant corps et âme dans Marvel’s Spider-Man Remastered en novembre 2021, à l’arrivée (inespérée) de ma PS5.


Pour que le retour de l’homme araignée sur les consoles modernes soit un sans faute, c’est le studio Insomniac Games (Spyro the Dragon, Ratchet and Clank) fraîchement racheté par Sony qui était aux manettes d’un titre resté exclusif à la PlayStation 4 jusqu’à la publication, en 2020, de cette version remasterisée pour la PS5. Sans grande surprise, Marvel’s Spider-Man Remastered peut fièrement arborer la couronne d’ambassadeur de la console même en étant un « simple » portage issu de la génération précédente. Les dialogues mettent l’emphase sur une modélisation irréprochable des personnages, tandis qu’en jeu, les environnements et tous les petits détails dans les animations mettent K.O. la plupart des jeux AAA actuels. J’ai personnellement opté pour le mode d’affichage « Performance RT » qui combine une fluidité optimale (60 images par seconde) et de chouettes effets de ray tracing. Pendant les nombreuses phases d’exploration entre les gratte-ciel, on assiste à des effets de lumière absolument sensationnels soutenus par des reflets photo-réalistes bluffants. Je vous met d’ailleurs au défi de ne pas ouvrir le mode photo quand le soleil couchant transforme New York en petit paradis.

À l’instar d’une certaine série Batman Arkham de Rocksteady Studios (dont il s’inspire évidemment), Marvel’s Spider-Man déroule une histoire principale crédible et fidèle, mettant à l’honneur les personnages emblématiques de la saga du tisseur : la touchante Tante May et son centre de réinsertion sociale, la dynamique Mary-Jane, Otto Octavius et ses expériences déjantées, Harry Osborn parti tranquillement en vacances, et quelques antagonistes cultes (parfois réunis) qu’il serait dommage de révéler ici si vous n’avez pas eu l’occasion d’y jouer. Il faut compter une vingtaine d’heures à combattre les sbires de Fisk et de Mister Negative, dont les pouvoirs sont au cœur de l’intrigue, pour arriver au grand final et afficher le générique de fin. Monde ouvert oblige, il est difficile, voire dommage, de ne pas le laisser tenter par les centaines d’activités annexes proposées par le jeu, qui prend également des airs d’Assassin’s Creed quand il s’agit de découvrir un nouveau quartier en grimpant à son point culminant. L’aventure vous y oblige, dans tous les cas, en imposant au joueur la récolte de jetons (divisés en 6 catégories distinctes) pour accéder aux nouvelles tenues, aux gadgets et aux compétences nécessaires à votre survie lors des bastons.

Il faudra donc régulièrement partir à la chasse aux jetons en remplissant des missions secondaires parfois très rapides (récupérer les sacs à dos disséminés dans la ville, prendre des monuments en photo), parfois plus pénibles (nettoyer un chantier infesté d’ennemis). Dans le dernier tiers du jeu, certains affrontements contre une seule bande de voyous peuvent s’étendre sur une bonne dizaine de minutes. Malgré la variété des coups et techniques très chorégraphiées maîtrisés par Spider-Man, ces séquences de baston peuvent, à la longue, devenir assez crispantes. Il faut donc trouver un bon équilibre, varier les plaisirs, quitte à finir l’aventure et à y revenir quelques mois plus tard pour compléter les objectifs secondaires et tenter d’approcher du très dispensable 100%. Ces redondances m’ont convaincu de ne pas me lancer tout de suite dans l’épisode inédit Miles Morales, qui propose à coup sûr une histoire fraîche mais semble utiliser les mêmes ficelles de gameplay pour prolonger l’expérience de quelques heures supplémentaires. En 2022 peut-être ?

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