Test de Red Dead Redemption: Undead Nightmare

Impossible pour moi de passer à côté du chapitre Undead Nightmare après avoir terminé l’aventure principale Red Dead Redemption. Malgré mon manque total d’estime pour la vague « zombifiante » qui traverse l’industrie culturelle populaire ces dernières années, les échos entourant ce premier DLC étaient rassurants. J’ai empoigné ma lame la plus acérée et déchiqueté quelques lambeaux de chair fraîche pour favoriser mon intégration dans cette Amérique putréfiante.


Naïf comme je suis, j’imaginais que cette aventure au bon goût de viscères se déroulerait après la mort de John Marston. J’avais tout prévu : gros plan, sa main sortirait de terre, travelling, l’homme se dresserait avec classe et dévorerait toute sa famille dans une mare de sang coagulé. Le sort en a voulu autrement. Red Dead Redemption: Undead Nightmare prend place avant la triste attaque de l’agent Ross sur le ranch familial. Il s’agit donc d’une aventure parallèle, qu’il faut plutôt considérer comme un petit plaisir personnel que se sont octroyé les scénaristes de RockStar. Un peu ce que Marvel propose avec la saga What if… pour les amateurs de comics. Oubliez tout bon sens et tout raisonnement logique. Alors que sa femme et son fils sont à deux doigts de s’entrecroquer, Marston part à la recherche d’un remède auprès du professeur MacDougal. À son arrivée au milieu de Blackwater, il constate que la pandémie gagne l’ensemble du pays. Il chevauche alors sa monture et parcours l’Amérique pour glaner des informations auprès des protagonistes rencontrés quelques mois plus tôt. Bien sûr, la bonté légendaire du plus bad-boy des cow-boys de l’Ouest le poussera à vider ses chargeurs sur les premières hordes de rôdeurs venues. Mais purifier les villages à la chaine est-il digne d’un véritable héros ?

Inutile d’y aller par quatre chemins : Undead Nightmare ne réinvente rien, il repose sur deux ou trois mécaniques qui bout-à-bout forment ce que l’on osera appeler « intérêt ». C’est un peu sévère, mais après l’histoire héroïque et captivante racontée dans la première aventure, il est déroutant de devoir, pendant une dizaine d’heures, charcuter des milliers de zombies aussi stupides que répugnants. On aurait apprécié davantage de variété, quelques courses poursuites à cheval, plus de mise en scène, un scénario moins linéaire. Du RockStar, quoi. D’autant plus que le jeu vous invite très régulièrement à venir protéger à nouveau une ville déjà purifiée par le passé. Difficile de maintenir la situation stable aux quatre coins de New Austin tant le terrain de jeu est immense, et le sentiment de tourner en rond, grand. C’est plutôt dans l’exécution pure du gameplay que la satisfaction se fait sentir. Les créatures d’outre-tombe sont mortes, donc par définition, immortelles. Impossible de les calmer sans leur broyer l’encéphale. Ceux qui pestaient sur le mode Sang Froid l’apprécieront désormais, car comme le dit le proverbe : « Face à quinze ectoplasmes affamés, on fait moins le malin ».

Si le moteur graphique n’a bien sûr pas bougé, la direction artistique, elle, a bien évolué. Pour coller à l’ambiance horrifique de ce scénario, les logos, l’interface et même la carte du monde ont été tachés de rouge vif et de vert acide. Cette esthétique particulière donne un nouveau charme au jeu qui adopte des allures de Crypte Show interactif. Du Ranch MacFarlane au Mexique, un épais brouillard semble recouvrir le ciel. Les animaux ont été dévastés, remplacés par des charognes ambulantes, chevaux boiteux et autres chiens enragés. Les musiques et bruitages ajoutent l’angoisse nécessaire et renforcent l’immersion. Undead Nightmare remplit donc son contrat, sans faire d’excès de zèle.

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